Une grosse pointure du journalisme mexicain, un analyste politique écouté et un grand ami du Maroc. Autant de qualificatifs pour désigner Leonardo Curzio, qui, accompagné de sa fille Paula, a rendu une visite spéciale, samedi 19 mai 2O24, aux équipes de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC) en charge du journal du Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL.ma), en partenariat avec le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication. M. Curzio a été accueilli avec joie et enthousiasme par tous les membres des équipes, à leur tête Dr. Abdellatif Bensfia, directeur de l’ISIC, en présence du professeur Driss Guerraoui, économiste et ancien président du Conseil de la Concurrence, Alioune Sall, membre de l’Académie royale du Royaume du Maroc et Vidal Ibarra-Puig, professeur à l'Université de Cancun.
Désinformation et mésinformation
Pour M. Curzio, le journalisme est confronté de nos jours à d’énormes défis technologiques et économiques. Le principal challenge est de retenir l’attention de l’audience en ligne, à l’ère du tout digital. Dans un concert tonitruant d’informations qu’incarnent les réseaux sociaux, la voix des soldats de l’information est presque inaudible.
La profusion des fausses informations (fake news), dit-il, rend la tâche difficile aux différents publics en ligne de sélectionner le bon grain de l’ivraie, soit l’information vérifiée et recoupée d’une rumeur ou de toutes autres facettes de la désinformation ou la mésinformation. Dans le même ordre d’idées, M. Curzio souligne que le journalisme nouveau doit se confronter voire lutter contre la propagande des gouvernements, notamment sur les réseaux sociaux. « Depuis quelque temps, les politiciens s’adressent directement aux citoyens via leur comptes propres ou les comptes des institutions auxquelles ils appartiennent, sans le filtre des médias. C’est dire qu’ils ne font véhiculer que des messages ou des informations ciblées qui redorent leur blason. Ils évitent autant que possible les médias d’information pour que leur message ne soit pas traité dans son contexte. », explique-t-il.
Le grand journaliste mexicain reste optimiste quant à l’avenir de la profession, en dépit de ces défis, notamment l’émergence de l’intelligence artificielle qui, selon lui toujours, ne peut supplanter l’intelligence humaine en général et celle du journaliste en particulier. Dans ce sens où un bon journaliste est doté d’une intelligence et d’une capacité d’analyse de l’information qui prend compte à la fois du contexte économique, politique, social et géopolitique dans lequel elle s’inscrit. Une analyse qui représente en soi une information nouvelle à même de permettre à l’audience de former une opinion libre et non biaisée par rapport aux sujets d’actualité ou aux décisions publiques engageant l’argent du contribuable, le présent ou l’avenir de celui-ci.
L’intervention de Leonardo Curzio n’a pas manqué de séduire et de susciter la réaction des étudiants journalistes constituants les équipes de l’ISIC au SIEL mais également de leurs professeurs encadrants. Un échange on ne peut plus passionnant s’en est suivi juste avant la fin de cette rencontre programmée par le directeur de l’ISIC, Dr. Abdellatif Bensfia, dans la perspective du développement des relations liant l’Institut aux acteurs de la formation journalistique au Mexique.
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